Panser les fleurs.
Un matin je me suis réveillé et le
monde autour de moi avait changé. J’étais resté bloqué à mes 15 piges,
sentimentalement. Rêveur et immature. Joueur. J’étais laid, j’avais grossi, je
me beaufisais grave. Malade. Aux alentours tous étaient devenus si sérieux, si
lointains. Responsables. Le suc jadis si acidulé, devenu amer, la joie éphémère
de l’enfance s’évapore. Sublimation. Fadasse la façade qu’érige le monde à ma blême
figure. Dégueulasse le monde des grands. J’ai toujours été petit, de taille, j’aurais
tant aimé le rester, mentalement. Et mon temps libre alors, et mes loisirs ?
De doux rêves désormais inaccessibles ? L’évasion par le virtuel, le télévisuel, la
musique et l’image. Le 7ème art. je me croyais le nombril du monde, Louis XIV
ou Bonaparte. Petit roi ou empereur des nabots, j’étais le petit trouduc. Le
parasite. Et le monde de tourner sans moi, bien entendu. Me pensant essentiel,
indispensable, incontournable je n’étais qu’un en cas, une option, facultatif. Sacré
coup à l’égocentrisme. Et la nuit je crierai bien Papa, au ciel s’il existe. Tant
de solitude au fond du cœur, un être vous maque et tout est dépeuplé. Banal. J’ai
peur de tout, de vivre, d’être un échec spectaculaire. Et ce monde d’être
devenu si impersonnel, si individualiste, dur d’exister par les autres quand
ils existent sans vous. Difficile. Et ce
besoin irrépressible de prendre le crayon et de coucher toutes ces pensées
joyeuses sur papier. Le recul. En prendre pour mieux sauter. En manquer. Et se
voir presque inchangé, à la recherche du divertissement, sans relâche. Une quête.
La vie me fait tellement chier, je n’ai de plaisir que dans l’amusement perpétuel.
L’égoïsme me caractérise, j’ai dix mois et le monde m’appartient. Il tourne
autour de moi. Rêve. Et une rancœur acre me transperce le bide et met fin à la
joie. Retour à la réalité. Une claque.
Je refuse ce monde, pas parce qu’il
me rejette, non, mais parce que je préfère fermer les yeux sur le vrai et y
croire encore. Le si plutôt que la vérité. L’alternative, le futile, le
dérisoire, le rêve plutôt que la réalité. Utopie. Mon jeu, mes règles : je
gagne. Ça te dirait une partie ?
Citation :
Would you fuck me for blow?
Humeur : moitié déprime moitié dépression moitié
fromage.
J’écoute : Porcupine tree.
Je lis: Choke.
Je regarde : Mon deviantArt.
Je bois : De la soupe.
Je joue : à The Bigs 2.