Souffler en travaillant...
C’est parti comme un feu de foret par une journée de
canicule. Sans prévenir. Et comme ce genre de feu, ça a duré un moment qui est
apparu comme interminable.
Ce fut à la fois impressionnant et crispant… travailler dans
des conditions de tension c’est pas vraiment l’idéal… c’est pourtant comme cela
que ça commencé et fini hier soir.
Nous avions tout de même bien avancé ce foutu démontage.
Et dès ce matin vers 8h30 nous étions sur le champ de
bataille, en retard sur l’horaire prévu mais peu importe. Tout c’est très bien
passé jusqu’à la pause déjeuner…
Le repas était encore copieux. Et pour bien digérer, C. est
parti prendre une gratte et à commencer à gratouiller. F. a pris le relais en
ajoutant du chant. Et tout le monde de taper dans les mains, les fourchettes et
couteaux sont vites devenus des baguettes de batterie. Et malgré l’envie de
siester qui nous avait gagné quelques minutes auparavant, nous nous laissions
prendre dans une euphorie communicative. G. est allé chercher de ce pas la
grosse caisse et la caisse claire qui traînaient. Je suis allé prendre le tom
basse un peu plus tard, et nous formions une joyeuse et bruyante fanfare…
soudain le travail me parut si loin, j’étais joyeux, et plein d’entrain. Plus tard
dans l’après midi, à cause d’une bonbonne de gaz vidée, nous ne pouvions plus
user du Clark, nous avons jouer au foot dans la salle des fêtes de la ville qui
nous avait accueilli pendant la semaine et que nous avions changé en
loges-debaras-entrepot-à-materiel-chambre-à-coucher. Encore une fois, une débilité
adolescente nous habitait. Un état de béatitude commun. Une pause réparatrice
au milieu d’un trop long démontage. J’aime bosser avec ces gars là, sans supérieur
au dessus de nous, ou tout le monde est responsable sans qu’il n’y ait de
fautif en cas de faute. Une autogestion qui porte ma foi plus ses fruits que d’être
géré par un supérieur qui en a assez des montages et qui ne souhaite plus
diriger complètement une équipe technique.
Je me suis demandé, si ce n’était pas ça la vraie vie, pas celle
d’Auchan, non, mais celle là, celle que nous avons vécu pendant nos moment de
pause. Ah si la vie ne pouvait être faite que de plaisir et de loisirs,
saurions nous les apprécier à leur juste valeur ?
Des fois j’aimerais vraiment vivre au moins un moment aussi
intense et sympathique par jour, au moins pour me faire oublier qu’en ce moment
j’ai besoin de vacances, de couper les ponts avec ma compagnie et que mon taf
me saoule…
Je veux de nouveau jouer de la musique bordel de merde !